MOLSHEIM - SAVERNE – ZORN JAUNE – MOLSHEIM

J’aime beaucoup regarder les poissons dans une rivière, ayant grandi avec une rivière en bas du jardin. Eh bien, en aval d’un petit pont j’ai vu à plusieurs reprises dans un de ces ruisseaux des Vosges la même truite dans le courant.

25 Juin 2010, chaude journée.

Départ Molsheim 8 h 40, piste cyclable vers Wasselonne sans aller au centre, Brechlingen...

Une heure sur la piste cyclable (19 km),  par la route on va vers Salenthal, tout droit à la sortie, rue de Marmoutier, c'est une piste en béton qui descend à Marmoutier, en suivant la flèche rouge on arrive à Saverne par Gottenhouse. On arrive par le haut du côté du terrain de camping. Saverne 35 km, 11 h.

On va dans la partie basse de la ville près du canal pour prendre la piste cyclable vers Lutzelbourg. On peut lire sur un panneau: traversée des Vosges 420 km en 14 étapes, TMV- Alsace-VTT.com

03 88 15 45 88  (Bas Rhin) ou 03 89 20 10 68 ( Haut Rhin).

En ce jour de semaine c'est super, très peu de vélos, les bateaux de plaisance qui passent à côté.., ça roule bien, 27, 28 et même 30 au compteur. J'ai quand même l'oreille pour entendre tout en roulant à l'écluse 26 une locustelle qui fait son bruit d'insecte dans la végétation au bord de la piste.

Je suis en train de lire un petit livre, « Terre déchirée », de Charles Friedrich ( ed du Polygone à Saverne déc 1999) qui parle de la vie des gens de ces villages forestiers avant la guerre de 14-18.

J'en tire quelques lignes : « Pour qui sonnait-on le glas? Un jeune du village sortit dans la rue et annonça qu'on avait sorti le corps de la vieille madame Marloffer du canal. Elle ne supportait plus d'être seule à la maison, après qu'elle ait consenti à laisser partir ses deux fils pour l'Amérique pour leur éviter la guerre. Elle se rendait à pied  à Saverne, et regarda l'eau du canal; elle pensa à l'océan qui la séparait de ses enfants...Peut-être les rejoindrait-elle à travers l'eau. On retrouva son cadavre à l'écluse n° 12 ».

A Lutzelbourg, 45 km, 11 h 20, on peut louer des bateaux ( WWW.locaboat.com, 03 86 91 72 72), la piste cyclable continue de l'autre côté du canal, mais je suis resté à l'ombre, côté gauche ; il  y a un pont plus loin pour changer de côté si l'on veut. Si on continue rive droite on peut suivre l'ancien tracé du canal avec les biefs désaffectés par la construction du plan incliné. Si on veut revenir vers Lutzelbourg on peut tourner à gauche et suivre le nouveau tracé du canal qui ramène en haut du plan incliné, mais là mauvaise surprise : c'est barré, heureusement on peut descendre à pied un peu avant par un sentier et on se retrouve sur la route D 98 en bas, on prend à droite. Au carrefour suivant à gauche vers Lutzelbourg et Saverne ou à droite pour de nouvelles aventures.

Je n'ai pas fait ce détour ce jour là, je suis resté côté gauche après le port des bateaux de location jusqu'au camping, par un passage vers la fin du camping on passe de la piste cyclable sur la  D 98 c. On remonte la Zorn tout droit vers Neustadtmuhle (le Moulin de la Ville Nouvelle), en fait de ville c'est plutôt modeste ! Avant d'y arriver on prend à droite au café- restaurant, c'est  écrit vers «  Etang de la Stampf » ;12 H, 55 km.

Cette petite route goudronnée est précieuse car elle remonte jusque sur la crête à Elsassbick sur  la Route des Russes et permet de rejoindre le Donon d'un côté en vélo uniquement, sans goudron ; ou Engenthal, Wasselonne de l'autre, avec du goudron.

Je me suis un peu arrêté pour manger un peu, il commençait à faire chaud, et je suis remonté vers Enteneck, 12 h 45, 60 km, où la Zorn Blanche se joint  à la Zorn Jaune. On passe le pont en allant tout droit et à droite on remonte la vallée de la Zorn Jaune. Sur une ancienne carte il y a une voie ferrée à la place de cette route. De ces petits trains forestiers à voie étroite il reste celui d'Abreschwiller.

ZORN JAUNE

Cette petite vallée est super pour le vélo, juste le bruit du ruisseau, des oiseaux et des pneus, ça monte quand même et sous le soleil !   

Si on suit la vallée de la Zorn Blanche on arrive à la M.F. du Spitzberg, petit coin tranquille avec une vue superbe, par le Breithardtthal. Il y a un chemin sur le versant gauche et un autre dans le fond, où l'on pousse le vélo sur un chemin de bois plus ou moins détruit par les engins forestiers.

Restons le long de la Zorn Jaune, il y a un coin sympa: là où le sentier qui descend du Stauftal et remonte au cimetère gallo-romain croise le route. On trouve une table à l'ombre d'un érable et d'un charme avec l'eau claire du ruisseau. Ce chemin qui monte va au Col du Feuerstein et au Hengst ( inscrit 2 h à pied), on peut descendre par là si on fait ce tour dans l'autre sens, ou monter aussi.

A la Petermuehle 13 h 24, 68 km, il est marqué Hengst 8 km ; il faut monter sur la crête, c'est raide, deux chevrons sur la carte, je pousse le vélo un moment, cinq ou six motards allemands descendent prudemment. Vers le haut c'est moins raide, on arrive à Elsassblick à 814 m, 14 h 15, 73 km.

La route goudronnée va à gauche vers Engenthal, à droite on va vers le Donon et on rejoint la Vallée de la Bruche par la route à Schirmeck ou par une route forestière, par ex. celle qui va du Col entre les Deux Donon (823 m) et qui descend sans un coup de pédales sur Schirmeck par le Colbéry ou Wisches.    

Ce 25 Juin j'ai voulu arriver du côté de Still et je suis repassé par le chemin que j'ai emprunté parfois pour faire ce tour dans l'autre sens en montant du secteur du Nideck vers le Hengst :

A Elsassblick un peu vers la gauche sur la route, puis à 814 à droite le G.R. (on peut aussi rester sur la route et rejoindre à droite à 834 ), on passe à l'Est de L'Eichkopf en remontant un peu, on continue sur ce chemin et on descend Place des Pandours sur la route du Nideck. Ce chemin s'est pas mal dégradé et n'est pas aussi roulant qu'avant. Il offre de belles vues, mais en montant on doit regretter encore plus cette dégradation.

Quand on voit tous ces chemins on ne pense pas à ceux qui les ont tracés et entretenus, c'était parfois une peine infligée par les tribunaux. Je trouve dans le livre de Charles Friedrich ces lignes: « On nous a interdit nos forêts avec leur richesses incommensurables. Si nous voulons du bois, nous devons le payer  très cher ou aller le voler la nuit. Si nous voulons aller chercher du gui.., nous devons grimper dans les hauts sapins lorsqu'il fait nuit noire, au péril de notre vie... »

Il est aussi interdit de ramasser les feuilles mortes pour servir de litière: « pas une semaine ne se passe où le garde forestier et les gendarmes viennent dans les villages pour  y chercher du bois volé, des feuilles ou du gibier braconné. Nos maisons sont alors fouillées de fond en comble et on se retrouve avec un procès verbal. Tous les tribunaux de la Petite pierre, Phalsbourg, Saverne ne s'occupent plus que de tels procès, les peines de prison, les amendes pour ramassage de bois, de gui, de feuilles et pour braconnage professionnel sont innombrables. De nombreuses familles ont été ainsi ruinées, d'autres n'arrivent plus à s'en sortir avec les frais de procédure et les procès verbaux car elles ne possèdent rien du tout et qu'on ne peut jeter en prison car elles devraient prendre leurs enfants avec elles; on les condamne alors à des travaux forestiers: amélioration des chemins, assainissement des pépinières, coupes des haies et bien d'autres choses identiques... Savez vous pourquoi la veuve Jean est morte si Soudainement ? Parce qu'elle s'était fait une double fracture au Hirtenweg dans le Hangwald en assainissant les chemins et en portant des pierres.Ce n'est que le lendemain qu'on l'a retrouvée sur son lieu de travail dans la forêt à moitié morte. Elle est décédée sur le chemin du retour. Ses trois enfants ont été mis à l'orphelinat ». 

Un dernier passage de ce livre qui explique pourquoi on trouve encore des tas de pierres au bord des chemins : «les gars d'Eschbourg laissaient toujours des petits tas de pierres le long du Breiten Weg en guise de projectiles contre les célibataires de Vilsberg qui venaient dans  leur village (pour chercher une compagne) ».

Dans un autre domaine, ce secteur des villages forestiers a fait l'objet d'études très poussées pour tracer la limite entre les dialectes germaniques francique et alémanique. 

Au Carrefour des Pandours (15 h, 82 km) en allant un peu vers la gauche on trouve à droite à 648 une petite route forestière autrefois goudronnée qui descend dans la vallée de la Mossig à Freudeneck, après on peut rentrer à Molsheim par Wasselonne, ou qui par 618, 610, 574 descend vers la Forêt de Westhoffen vers le Geisweg. En descendant  par là je suis passé à L'Elmersforst (à droite avant 435) et j'ai rejoint par Flexbourg et Dangolsheim la piste cyclable à Soultz les Bains puis Molsheim vers 16 h 30 avec 106 km au compteur.

Je viens de refaire ce tour ce jeudi 4 juin 2015 avec un vélo de route en partant vers 10 h. Bilan : de Molsheim à Saverne puis Lutzelbourg c’est bien. Après, la route le long de la Zorn Jaune c’est super puis avec la grosse chaleur (plus de 30° ce jour  là) c’est long ! C’est de plus en plus raide et sur ce vélo il n’y a que deux plateaux, alors j’ai marché assez longtemps. Peu de circulation sur  cette petite route, quelques motards allemands. Enfin je suis arrivé en haut à Elsassblick avec un début de crampe à la cuisse (manque d’entrainement, pas assez bu ?). La descente sur Engenthal est très raide, il faut freiner tout le temps, après la route vers Freudeneck était en réfection : une bonne couche de graviers bien poussiéreuse et dangereuse, après pas de problèmes jusqu’à Molsheim mais une grosse fatigue !

On peut aussi faire ce tour dans l’autre sens avec un vélo de route en montant par Engenthal, attention, ça monte raide de Engenthal au Hengst !

ZORN BLANCHE

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